Repenser la démocratie : peuple et pouvoir

Il nous parait nécessaire de repenser en profondeur le cadre qui nous entoure pour enfin tendre vers une réelle démocratie directe et totale, rompant ainsi avec l’illusion de pouvoir citoyen dans lequel le système électif actuel nous plonge.
Avant de confronter la réalité de terrain à toute ambition de changement structurel, il est important de reprendre l’idéal de démocratie à son origine, à savoir les 3 piliers :

le pouvoir du peuple, par le peuple, pour le peuple.

1- Le pouvoir du peuple

Les élections représentatives semblent au premier abord exprimer la volonté du peuple sous une forme transparente et respectueuse de la pluralité politique. Cependant, la simple non prise en compte de l’abstention dans l’expression des résultats fragilise déjà ce premier pilier : une élection peut se gagner avec 51% des suffrages exprimés même avec 60% d’abstention, réduisant parfois la réelle représentativité de l’élu⋅e à moins de 30 % de la population.
La deuxième faille serait l’absence totale de contre-pouvoir une fois le vote passé et en particulier l’impossibilité pour les citoyens de destituer un représentant. Enfin le mode de scrutin actuel (uninominal majoritaire à 2 tours, avec une dose de proportionnelle pour les municipales) achève de réduire la portée du vote à des choix manichéens, biaisant totalement les débats dans un cadre déjà bien limité.

2- Le pouvoir par le peuple

Le simple concept de démocratie représentative est par nature antinomique avec une réelle démocratie qui se doit d’être directe. Il est aujourd’hui techniquement possible de consulter l’ensemble des citoyens sur tous les sujets voulus sans que cela implique des moyens démesurés, mais l’idée selon laquelle la politique serait une affaire de professionnels a la vie dure. Cet entêtement à conserver une élite pensante permet de continuer à justifier l’existence d’une hiérarchie sociale bien installée, toutes les injustices qui en découlent et le mépris de classe qui va avec.

3- Le pouvoir pour le peuple

C’est pour défendre une forme d’intérêt général impérieux que la démocratie est considérée comme un idéal sociétal et politique. Peut-on considérer que les intérêts du peuple dans sa globalité passent en premier aujourd’hui dans l’ensemble des réformes et projets de société ? La conservation des inégalités au profit des 10 % – voire 1 % – les plus riches est une constante qui continue de faire peser sur la masse pauvre l’avidité de ceux qui ont déjà tout. La richesse de justifications est ainsi infinie pour faire admettre la fausse nécessité d’une décision contraire à l’intérêt commun, dont un peuple trop ignorant ne pourrait saisir la portée positive.

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