C’était mon premier conseil municipal en tant qu’élu du groupe PTS.
Comme nous l’avons toujours décidé dès le début (avoir un.e maire tournant.e, pour ne pas avoir de personnification du pouvoir) nous avons des élu.e.s tournant.e.s. J’ai donc pris le siège que m’a laissé Emma Brugère.
Au menu de ce conseil municipal, il y avait surtout le plan « arbres ».
Même si le plan « arbres » amène des avancées, je me suis abstenu de le voter pour les raisons qui suivent :
- « Charte arbres », « charte promoteurs »… ces documents ne sont pas contraignants, n’ont pas de valeur juridique
- « Les plantations forestières et fruitières aux Marnières » seront faites sur des terres agricoles, il est question d’un couloir écologique, d’une trame verte qui devrait relier le bois d’Igny et la forêt domaniale de Palaiseau… nous ne savons pas comment cette continuité sera assurée au passage de la RD 56 et de la ligne 18 sur plus d’une centaine de mètre de terres artificialisées, j’imagine difficilement la faune pouvoir passer cet obstacle infranchissable. De plus, le financement de ce programme est lié au programme européen « LEADER »…
- « Valoriser la place et le statut de l’arbre dans la société », « arbre remarquable » sans pour autant leur accorder un statut les protégeant
- « Partenariat pérenne avec l’ONF », qui mettra en place une communication pour expliquer les coupes rases et les choix économique de l’ONF
- « Plantation de 5000 arbres à travers une logique éviter-réduire-compenser ». Autant la plantation d’arbres peut être vertueuse, autant la compensation est contestable.
La Compensation, késako ?
Lorsque l’on coupe des arbres d’un certain âge, tels des tilleuls de 70 ans, on dégage par leur destruction des tonnes de CO2 dans l’atmosphère…
On détruit également tout l’écosystème qu’il abrite.
Remplacer ces arbres par de nouveaux de la taille d’un balai implique des dizaines d’années à attendre avant de retrouver les bienfaits que ceux qui ont été coupés nous apportaient.
La compensation d’arbres en France en général c’est du 1 pour 3 pour les espèces à enjeu moyen à 1 pour 5 pour celles à enjeu fort.
Moreno-Mateos explique que quantifier la valeur écologique à compenser sur une simple échelle ne prend pas en compte le caractère incommensurable et souvent irremplaçable des écosystèmes.
La politique de compensation, malgré ses objectifs affichés, ne permet donc pas d’inverser la tendance à l’érosion de la biodiversité.
Une charte de bonnes pratiques sert la bonne conscience des décideurs qui continuent paisiblement le massacre de la vie.
Et ce n’est pas moi qui le dit mais l’ancien président de l’union professionnelle du génie écologique : Patrice Valentin.
Les aménageurs peuvent utiliser le scénario le plus impactant comme point de référence, pour laisser apparaitre une marge d’amélioration aux étapes « Eviter » et « Réduire », sans chercher à se rapprocher de l’absence d’impact.
Nous ne pouvons pas aider les aménageurs dans l’élaboration des mesures compensatoires en leur proposant des opérations de compensation, c’est à eux de trouver des solutions sur le territoire pour réduire leur impact.
Une réglementation trop souple, non contraignante peut conduire à leur non respect.
L’Etat a très peu de moyens de contrôle, et c’est pour cela que nous devons y associer les citoyens.
Lorsqu’ils expriment la volonté de garder les cèdres ou des tilleuls par exemple, on ne peut pas balayer celle-ci d’un revers de la main en disant que c’est impossible.
Avant de « Compenser », il y a « Eviter » et « Réduire »… j’en rajouterai un autre : « Renoncer».
je mettrai des liens dans un futur proche pour étayer mes propos.