la tribune et la liberté d’expression de l’opposition : une mise en abyme

La tribune et la liberté d’expression de l’opposition : une mise en abyme 

Lors du dernier CM du 28 juin, le maire a insisté pour que les membres de l’opposition fassent preuve d’ « humilité » et ce, à plusieurs reprises. « Humilité », « humilité » : l’usage des mots par réitération n’est pas anodin surtout si le mot résonnemal dans la bouche de celui qui l’emploie.

L’humilité peut signifier plusieurs choses : « Le sentiment de ne pas être grand-chose, d’être petit par rapport au monde qui nous entoure ».  Cela peut aussi vouloir dire « Une attitude par laquelle on ne se place pas au-dessus des choses ou des autres et par laquelle on respecte ce dont on a été gratifié ».

Monsieur le Maire, faites-vous preuve d’humilité ?

Prenons l’exemple de la liberté d’expression de l’opposition dans le Palaiseau Mag.

En effet, un espace doit être réservé à l’expression des élus de l’opposition. L’article L2121-27-1 du CGCT le prévoit :« dans les communes de 1 000 habitants et plus, lorsque des informations générales sur les réalisations et sur la gestion du conseil municipal sont diffusées par la commune, un espace est réservé à l’expression des conseillers élus (de l’opposition).Les modalités d’application du présent article sont définies par le règlement intérieur du conseil municipal. » La logique de cet article est que l’espace d’expression des élus d’opposition est là pour « compenser » – bien maigre compensation – le fait que le reste du bulletin municipal soit le plus souvent presque entièrement accaparé par le maire et sa majorité. Dans l’esprit du législateur, il ne s’agit donc nullement de droit à une tribune pour les élus de la majorité qui monopolisent le reste du bulletin. Pourtant, à Palaiseau, les élus de la majorité s’attribuent une tribune pour « compenser la compensation ». Ce n’est pas le cas partout : aux Ulis comme à Bures, l’esprit du texte est respecté et les élus de la majorité ne profitent pas de la situation.

Aussi, avant le 15 de chaque mois, on s’agite à PTS, quel sujet d’actualité local allons-nous aborder ? De quelle manière ?

Capter l’attention de nos concitoyen.ne.s est un réel défi : sujets pertinents, phrases percutantes, provocatrices ou humoristiques …

On ne lâche rien et on se laisse bercer par l’illusion d’être lu.Je dois cependant l’avouer : je n’ai commencé à lire le Palaiseau Mag que depuis que je participe à la rédaction des tribunes … (Quel manque d’humilité !)

Avec Dominique, Jean-Michel, Bruno, Coralie, Jennifer, Mathilde…on cherche mille et une façons d’être lu sur des sujets qui nous intéressent : La saturation du RER B et la non-réponse sur la ligne 18, la création d’un lycée internationalélitiste, la solidarité locale une affaire de tou.te.s, la fermeture des hôpitaux et les conséquences en période de crise, le programme culturel du théâtre de la Passerelle, onéreux et consensuel, un accès à la culture entravée, le (non) droit à la liberté d’expression des élus d’opposition.

Et pour cette dernière tribune, qu’est-ce qu’on a bien ri !L’idée est partie de Coralie, « et si on écrivait une tribune en langage SMS », et j’ai surenchéri « et pourquoi pas sur la liberté d’expression des élus d’opposition ? ». Nos espaces d’expression sont tellement réduits, et notre expression rendueinaudible, pourquoi ne pas la rendre encore plus illisible. Ce serait une belle allégorie !

1275 signes, c’était le maximum autorisé au moment de la rédaction de la tribune du mois de juillet dernier. J’utilise le temps du passé car ce temps est révolu.

Depuis, le groupe d’opposition Cépal s’est scindé en trois entités distinctes.

Au lieu de nous autoriser de déborder sur la page d’à côté, NON, NON, NON, le maire persiste et signe : « je vous confirme que l’espace réservé aux tribunes des groupes d’opposition et élus non-inscrits sera donc désormais de 850 signes maximum, en application de l’article 7-1.D de notre règlement intérieur. »

L’article 7-1 D prévoit en effet une limite de 5100 signes pour toutes les tribunes des groupes d’opposition. Donc de 1275 ças’est réduit à 1020 puis à 850 signes en l’espace d’un été. Au-delà, c’est coupé.

Le comble c’est que malgré l’œil ultra vigilant de Dominique,notre tribune « Silence on coupe » a été coupée. Quelle ironie du sort !

Et quelle preuve d’humilité !

Aussi, pour notre prochaine tribune du mois de septembre sur l’énigme du RER B, nous avons usé de formules mathématiques algébriques pour réduire au maximum notre espace et respecter le nombre limite de 850 signes.

Quel défi ?! D’illisibles, nos textes sont devenus indéchiffrables.

En outre, voici une autre illustration de toutes petites et « humbles » mesures qui paraissent insignifiantes mais qui ont un réel impact sur la liberté d’expression de l’opposition : les retours à la ligne.

Chaque 15 du mois, l’élu.e de l’opposition envoie au service de communication la tribune. A PTS, nous choisissons une mise en forme avec des retours à la ligne et nous aérons nos écrits afin de permettre plus de lisibilité et se mettre en conformité avec la loi du 11 février 2005 sur le handicap et la compréhension de la lecture pour tout.es.

Or, nos mises en forme ne sont JAMAIS respectées. Nous avons à plusieurs reprises signalé la difficulté au cabinet du maire. Nos mails sont restés sans suite. Résultat : nous avionsquatre gros pavés illisibles des quatre groupes d’opposition sur une page A4 que personne n’avait envie de lire. Et la prochaine tribune, attention ! Six pavés sur la même page A4.Qui aura envie de nous lire ? Comble d’ironie : on nous laisse le choix entre respecter notre droit à 850 signes sans retours à la ligne ou respecter nos retours à la ligne en coupant la fin de la tribune avant les 850 signes fixés par le règlement intérieur car nous dépasserions un nombre de lignes dont nous ignorons tout. Les salariés du service communication n’en peuvent mais. Rien dans les textes brandis par le maire ne prévoit un tel jeu de dupe ! Soyons humbles : nous ne jouons pas dans la même cour et on ne nous a pas communiqué toutes les règles du jeu.

 

Le maire et sa majorité ont droit à tout le reste du Palaiseau Mag et même à une tribune avec retours à la ligne pour clôturer le magazine en beauté et avoir le dernier mot.

Quelle preuve d’humilité !

Dans le dernier Palaiseau Mag de juillet 2021,  le maire et sa majorité ont d’ailleurs usé de cet espace d’expression pour présenter les résultats des élections départementales avec une absence totale de neutralité et d’objectivité : “il n’a manqué que 27 voix pour que MC Graveleau et F Vigouroux soient élus…”. Plusieurs Palaisien.es nous ont alerté de cette «subjectivité inadmissible ».

De même, il nous a été indiqué avec raison que dans chaque numéro du Palaiseau Mag, dans les rubriques pratiques de la fin sont mentionnés nos élus comme suit : “Votre Maire, Grégoire de Lasteyrie, etc.”, “Votre députée, Stéphanie Atger, etc.” et “Les conseillers départementaux, etc.” qui ne sont donc pas “nos” conseillers départementaux et dont les noms ne sont même pas cités.

Quelle preuve d’humilité !

Certains parlent de « manœuvre politicienne » et souhaitent une réaction de l’opposition.

Bref, que pouvons-nous faire pour dénoncer ce musèlement de l’opposition et/ou « ces manœuvres politiciennes » ? Dénonçons ? Usons de notre imagination ? Proposons d’autres formes d’expression de l’opposition?

CRIER, DENONCER, ECRIRE…

MAIS QUI NOUS ENTEND ????? QUI NOUS LIT ?

Reconnaissons-le : Nous ne sommes pas grand-chose, nous sommes tout petits par rapport au monde palaisien qui nous entoure.

Qui fait preuve d’humilité, Monsieur le Maire ?

 

 

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